Le fruit du calebassier

Le fruit du calebassier

Faisons connaissance avec un fruit qui fait partie de notre patrimoine végétal. Il s'agit de la calebasse, Crescentia cujete, que l'on retrouve dans toute la Caraïbe sous le nom de calebasse, kalbas, pyé kalbas dans les Antilles francophones; calabash, calabash tree dans les Antilles anglophones; calabasa, totuma à Cuba; higuero en République dominicaine; camas, totumo au Venezuela ...etc.

Originaire d'Amérique tropicale, le calebassier a été introduit dans tous les pays tropicaux. C'est un arbre de 3 à 8 mètres ayant un tronc court. Son fruit, une baie ellipsoïde de 10 à 35 cm de diamètre, contient une abondante pulpe qui renferme des graines ovales et aplaties.

Les principaux usages du calebassier sont un héritage des Indiens Caraïbes. En effet, cet arbuste a été entre autres, le vaisselier traditionnel des Amérindiens. A partir des fruits, ils fabriquaient des récipients ou bols.

Un coy ou coui du Musée Edgar Clerc au Moule

Un coy ou coui du Musée Edgar Clerc au Moule

De tailles diverses, ils les fendent en deux, les sèchent, les vident de leur pulpe. Selon l'Anonyme de Carpentras, le nom générique de ces récipients est coy ou coui pour Coppier, Rochefort et Laborde. Ce dernier nom est celui utilisé en créole pour désigner ces récipients.

Dans La vie quotidienne des Indiens Caraïbes aux Petites Antilles de Laurence Verrand, on trouve une description détaillée de leur fabrication, décrite par l'Anonyme de Carpentras : " Les unes sont deux ou trois fois plus grosses que la tête d'un homme, les autres moindres...Elles ne sont point raboteuses...et fort polies et unies." Ils les cueillent, les exposent un ou deux jours au soleil puis "fendent les plus petites par la moitié et les remettent au soleil durant deux ou trois heures" avant d'ôter la pulpe. Pour le fendre, "ils entourent ce fruit avec une petite cordelette à l'endroit où ils veulent fendre, et puis ils frappent avec un petit bâton le long de la cordelette qui s'enfonce et laisse comme une gravure sur le fruit, puis mettant la pointe du couteau en deux ou trois endroits du fruit il se fend au même endroit que la marque de la cordelette."

Ces coui sont décorés différemment selon leur fonction. l'Anonyme de Carpentras en différencie plusieurs :

- lita pour le piment et la viande

- rita, grande, pour le "vin" quand elles "sont peintes de rouge avec des ouvrages noirs par-dessus; et pour l'eau quand elles ne sont pas décorées.

- taba, petite, permet de se servir à boire dans le rita.

- comori, pour le transport du "vin", "hors des villages". Elles sont peintes en rouge.

- Les calebasses entières, vidées à l'aide de cailloux, servent de bouteille.

Rochefort complète cette description :" Les Indiens polissent l'écorce et l'émaillent si agréablement avec du roucou, de l'indigo, et plusieurs autres belles couleurs, que les plus délicats peuvent manger et boire sans dégoût, dans les vaisselles qu'ils en forment."

Le coui dans l'artisanat actuel

Le coui dans l'artisanat actuel

De nos jours, cet usage pour la vaisselle demeure aux Antilles. Vous trouverez pratiquement dans chaque famille un coui pour nettoyer le riz, mettre les viandes et les poissons à mariner...etc.

La calebasse connaît aussi un renouveau d'intérêt avec de nombreuses utilisations décoratives comme les lampes, les abat-jour ainsi que pour le tourisme.

Artisanat de la calebasse

Artisanat de la calebasse

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