La Soufrière

La Soufrière

Un peu de géologie pour commencer

La Guadeloupe est composée de deux îles, la Grande-Terre et la Basse-Terre, séparées par la Rivière Salée qui est en fait un isthme marin très étroit. L'île volcanique de la Basse-Terre qui remonte à moins de 4 millions d'années est constituée de 7 complexes volcaniques d'âge et d'origine différents qui lui donnent sa morphologie actuelle : selon un axe nord-ouest / sud-est, elle est partagée quasiment en deux par une chaîne de montagne composée entre autres des Monts Caraïbes et du massif de la Grande Découverte-La Soufrière au sud.

Selon nos connaissances actuelles, nous savons que seul celui-ci a été actif dans les derniers 10 000 ans. Ce massif se caractérise par la juxtaposition d'une grande diversité de produits éruptifs liés à différents styles d’éruption qui ont modelé depuis 200 000 ans un paysage complexe et contrasté de par sa géologie et sa morphologie.

Histoire du massif de la Soufrière

Source : www.ipgp.fr/fr/ovsg/soufriere-de-guadeloupe

Trois stratovolcans, Grande Découverte, Carmichaël et Soufrière, constitués par l'accumulation, au fil des éruptions de coulées de lave et de niveaux de cendres, durant les derniers 445000 ans, composent le complexe de la Grande-Découverte-Soufrière.

La Soufrière est le massif le plus récent et son histoire éruptive a commencé il y a environ 9150 ans. C'est un volcan actif, de type explosif, en état de repos éruptif, qui a connu de nombreuses éruptions magmatiques et non-magmatiques, dites « phréatiques », par le passé. Le dôme de la Soufrière s'est formé au XVIe siècle lors d'une éruption magmatique majeure.

                                                                                                                                                              

Source : www.ipgp.fr/fr/ovsg/soufriere-de-guadeloupe

Trois grandes phases ont été mises en évidence dans sa construction.

Depuis, seulement des éruptions p h r é a t i q u e s ont eu lieu sous la forme d'un panache de vapeur d'eau, de gouttelettes d'eau condensée, de gaz volcaniques, sans apport de magma nouveau. Ces éruptions ont été importantes en 1797-98, 1836-37 et 1976-77 contrairement à celles de 1690, 1809-1812 et 1956. Lors de l'éruption de 1976, je me souviens avoir assisté à des chutes de cendre, des salves de séismes. Nous avons dû quitter notre maison pour aller vivre en Grande-Terre pendant plusieurs mois.

Depuis 1992, son activité sismique, fumerollienne et thermale est fluctuante mais est globalement en lente augmentation. On assiste à une forte activité du système hydrothermal. Même si l'Observatoire est vigilant quant à ces phénomènes, on n'a pas observé de séismes profonds, de déformations à grande échelle, de gaz soufrés à haute température, qui pourraient laisser présager une remontée du magma.
 

La Guadeloupe dans l'Histoire

La "vieille dame" comme les Guadeloupéens ont coutume de l'appeler était déjà décrite par le Dr Chanca, qui accompagnait Christophe Colomb, le 4 novembre 1493 : " Nous arrivâmes du côté d'une grande montagne qui semblait vouloir s'élever jusqu'au ciel et au milieu de laquelle était un pic plus haut que tout le reste de la montagne et duquel coulaient des sources d'eau vive de divers côtés, surtout de celui par lequel nous étions venus. A la distance de trois lieues, ces sources ressemblaient à un jet d'eau qui se précipitait de si haut qu'il semblait tomber du ciel et qui paraissait aussi gros qu'un boeuf..."

Les tous derniers travaux indiquent que la dernière éruption magmatique du 16ème siècle, précédemment datée à 1440 AD, aurait eu lieu en fait en 1530 AD, soit 37 ans après la découverte de la Guadeloupe par Christophe Colomb le 4 novembre 1493.

Cette éruption a donc précédé l’arrivée des européens en Guadeloupe.

Jean de Laet, un hollandais qui a écrit en 1625 une histoire du Nouveau Monde décrit le sud de la Guadeloupe en ces termes :"La côte qui regarde le sud-ouest est élevée en montagne et celle de l'est moins droite ayant la sommité plate..."

Le Père Breton qui vint en Guadeloupe en 1635 avec les premiers Français la décrit dans Relations de l'île de la Guadeloupe"Au milieu de l'île, il y a quantité de montagnes assez hautes. La plus remarquable est la Soufrière qui est presque au coeur de l'isle et se découvre de tous costés. On croit qu'elle contient du souffre dans ses entrailles. On voit en son sommet de la fumée de temps serein. Plusieurs disent y avoir veu du feu pendant la nuit."

Quant au Père du Tertre, il la décrit en ces termes dans son "Histoire générale des Antilles habitées par les Français (1667-1671) : " Le centre de la Guadeloupe n'est composé que de très hautes et sourcilleuses montagnes, de rochers affreux, et de très épouvantables précipices... Au milieu de l'île, tirant un peu vers le midi est la célèbre montagne de la Soulphrière, dont le pied foule le sommet des autres et qui s'élève fort haut dans la moyenne région de l'air, de sorte que si on était sur le haut de cette montagne, on aurait le plaisir de voir former les unes et d'ouir gronder le tonnerre sous ses pieds. Cette montagne est presque ronde, au-dessus de la plateforme s'élève deux petites éminences comme deux pointes de rochers distants de vingt à trente pas : une du costé du sud et l'autre du costé du nord. celle cy semble être une gueule d'enfer, ou une cheminée de Montgibel, fumante comme une fournaise enflammée, et dans les nuits les plus sereines on voit cette fumée entremeslés de petites flammes de feu."

 

Ballades autour de la Soufrière

Dans le livre intitulé La Guadeloupe et ses îles...à pied, vous pourrez découvrir quelques ballades à faire sur le massif de la Soufrière.

La randonnée de la Soufrière, difficile, de 4h30 sur 8 km permet de découvrir ce volcan de 1467 mètres d'altitude, au départ des Bains Jaunes. En chemin, vous découvrirez un point de vue sur les îles, sur Basse-Terre et ses environs, ainsi que des sources chaudes.

La boucle de la Grande Découverte, dans les hauteurs de Saint-Claude, au Matouba. C'est un parcours difficile de 4 heures pour 6,5 km au départ de la maison forestière du Matouba. En chemin, vous découvrirez un sentier pavé, une plantation de Frézias, un point de vue.

Le saut d'eau du Matouba est une randonnée chargée d'histoire car on peut s'y remémorer la rébellion de Delgrès le 28 mai 1802 à l'habitation Danglemont. C'était un officier de couleur qui, pour ne pas redevenir esclave, a préféré se faire sauter avec ses hommes. C'est un parcours facile de 1h20 sur 2 km pour atteindre une cascade où malheureusement la baignade est déconseillée à cause des tourbillons.

La trace Carmichaël relie par les sommets la boucle de la Grande Découverte et le massif de la Soufrière. C'est une marche difficile de 6 heures de 12 km au départ de la maison forestière de Matouba.

La trace Delgrès conduit sur les hauteurs de Matouba. C'est un parcours moyen de 3 heures sur 5 km au départ de l'aire de pique-nique de Beau-Soleil. En chemin, on accède à un magnifique point de vue sur Basse-Terre et ses environs.

Bonne visite...

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