Du 3 au 15 novembre 2009, les 1ères rencontres d'Art et d'Histoire ont eu lieu à Trois-Rivières. Des visites de sites amérindiens y ont été guidées par l'historien Carloman Bassette.
Voici donc quelques photos prises au coeur de la commune et notamment dans les stations de roches gravées suivantes : le site de l'ancien pont colonial et de Yébé, la propriété Derussy.

La Guadeloupe est l'île antillaise où l'on trouve la plus forte concentration en pétroglyphes.
Un pétroglyphe est un dessin symbolique gravé sur de la pierre. Le mot vient du latin petros : pierre et du grec glyphein : gravure.

En Guadeloupe, nous les nommons habituellement "roches gravées".

Selon Gérard Richard, archéologue et chef  du service du patrimoine culturel, de l'architecture et de l'archéologie de la Région, une première hypothèse situerait la prolifération de cet art entre le IV ème siècle et le V ème siècle de notre ère, c'est-à-dire la période saladoïde ou encore Arawak.
Aujourd'hui, 1200 figures ont été comptabilisées, elles sont réparties sur 27 sites différents et 7 communes.

Le plus ancien relevé de pétroglyphes remonte au XVII ème siècle : le Révérend Père Raymond BRETON fit un croquis très approximatif d'une roche gravée à l'embouchure de la rivière du Pérou à Capesterre-Belle-Eau, qu'il n'attribua d'ailleurs pas aux "Sauvages".

Toutes les productions artistiques des sociétés archaïques ont une signification.

L'art est lié à la croyance, à la conception du monde par la société.

 Les personnages gravés ont un lien avec les mythes et croyances amérindiennes que nous connaissons au travers des récits notamment du frère Ramón Pane qui accompagnait Christophe Colomb au cours de son  second voyage en 1493.
Il était un des rares hommes de l'amiral à comprendre la langue des populations indigènes du Nouveau Monde.

L'analyse faite en 1975 par Henry Petitjean-Roget des récits taïnos rapportés par le frère Ramón Pane lui a permis de découvrir la clé de l'art saladoïde : le monde indigène est formé d'un ensemble d'"êtres" pouvant revêtir les formes les plus diverses; les animaux, les arbres, les montagnes possèdent une ou plusieurs âmes.
Ces croyances sont les principales sources d'inspiration de l'art rupestre amérindien.

Il faut aussi remarquer que certains groupes de roches semblent avoir une organisation spatiale : souvent une roche principale, couvert d'une véritable fresque, est entourée de roches "satellites".

Les techniques de gravure étaient le piquetage qui consistait à appliquer sur la surface une série de percussions; l'incision fine avec la pointe ou le tranchant d'un outil; l'incision profonde obtenue par abrasion et aboutissant fréquemment au polissage.

En Guadeloupe, le support est principalement composé de blocs volcaniques, andésites et labradorites, répartis tant dans le lit des rivières que sur les pentes et plateaux.

Malheureusement, ces blocs de plus ou moins grandes dimensions, ont été déplacés ou détruits, lors de l'aménagement des routes, l'extension des cultures de la banane et de la canne à sucre, qui ont amené les exploitants à bouleverser certains terrains ou lors des constructions individuelles.
La construction en bord de mer ou de rivières d'imposantes digues de protection a également contribué à la disparition de certains pétroglyphes.

Un seul mot : dès que possible, protégeons nos roches gravées qui témoignent du passé !
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